À cette rencontre, ont participé Ilia Iliev, Dafina Lazarova et Niren Hasanova, de l’Université Saint-Clément d’Ohrid de Sofia, organisateur de cette rencontre ; Alexandra Androusou, Anna Apostolidou, Nelly Askouni, Ilektra Floropoulou, Elina Tsiroga et Matoula Papadimitriou, de l’Université nationale d’Athènes – Kapodistri (Grèce, partenaire principal dans le dispositif), Pierre Johan Laffitte de l’Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (France) ; Nadianna Koutiva et Kalliopi Karlou de la coopérative Sociality (Athènes).
Le programme de la rencontre incluait les visites de deux écoles primaires de Sofia dont les élèves sont des migrants, des réfugiés et des enfants issus de minorités. Ces visites nous ont permis de comprendre le contexte éducatif et pédagogique en Bulgarie, et de dialoguer avec des membres des équipes d’enseignants, des directrices d’école et quelques parents, au sujet des enjeux des phénomènes éducatifs et des dispositifs pédagogiques mis en place dans ces écoles.
À l’école n°66, où sont scolarisés un grand nombre d’enfants en provenance d’Ukraine, Syrie et Afghanistan, nous avons été accueillis par de la musique et des chansons préparées par des élèves et des enseignantes ; nous avons visité des classes de maternelle et de classes primaires, en les voyant à l’œuvre de façon concrète. À l’école primaire n°106, nous avons observé le programme éducatif en direction d’enfants Roms, enfants en difficultés d’apprentissage et d’enfants réfugiés ; ce programme est fondé sur la pratique artistique, la pédagogie différenciée, une participation active de la part des parents, et le rôle de médiateur de l’enseignant. Lors de nos discussions avec les enseignants et la directrice, nous avons échangé informations et perspectives sur les différentes pratiques éducatives inclusives dans nos différents métiers. Nous avons également rencontre des enfants participant à différents cours (mathématique, géographe, histoire, langue, anglais), dans lequel l’effort commun est la multimodalité des outils pédagogiques et l’insistance sur l’inclusion de chaque élève. Nous avons également assisté à une des rencontres pédagogiques régulières entre enseignants, nous avons dansé et chanté avec les enfants et les enseignants dans la classe de musique et de gymnastique, en éprouvant l’accueil, le partage et la joie de la création.
Ces visites, les pratiques pédagogiques et les voix des protagonistes (élèves autant qu’enseignants), ont constitué notre cadre commun de référence, et ont éclairé l’ensemble de notre session scientifique autour de notre projet commun.
Volare a pour but de créer un répertoire digital ouvert, dans le cadre d’une éducation multimodale, qui vise à héberger des témoignages de gens appartenant à des groupes minoritaires en Grèce, Bulgarie et France. Le projet est une proposition de pratique et de recherche pédagogiques, du primaire jusqu’à l’université, qui aient recours au témoignage de l’humain, de la voix, de la dimension biographique comme autant de sources de savoir, et mobilisant pour cela une méthode interdisciplinaire et participative.
Au fil de notre atelier transnational, les trois partenaires du projet ont par ailleurs présenté leur système éducatif et leur contexte national en matière de populations réfugiées et migrantes (développement historique, données, enjeux proprement éducatifs). La Coopérative Sociality a partagé ses premières idées en matière de design du site Internet et de la plateforme. Dafina Lazarova, membre de l’équipe de l’Université de Sofia, a présenté les principaux points d’une approche réflexive en éducation et qui, de ce fait, a éclairé le cœur de notre projet, qui a consisté à parler de la philosophie, de la structure et du contenu qui doivent caractériser la création d’une plate-forme multilingue, et en insistant tout particulièrement sur la méthode et l’éthique de la collecte des témoignages.
En fin de compte, nous avons discuté des pratiques partagées, ou différentes, dans le champ de l’éducation interculturelle et inclusive dans nos trois pays. Ce faisant, nous avons vu s’installer les bases et les axes principaux de notre prochain délivrable, qui concerne la collecte et l’évaluation des « bonnes pratiques » et méthodes expérimentales en éducation multimodale et inclusive.
Nos remerciements les plus chaleureux vont à Ilia, Dafina et Niren pour l’organisation de la réunion et cette introduction en actes, et partagée, à l’histoire et la culture bulgares, ainsi qu’aux directrices et enseignants des écoles 106 et 66 pour la chaleur de leur accueil et de leur partage. L’équipe de Volare a lancé son voyage en création — restez à l’écoute!